L'île Rodrigues, surnommée la cendrillon des Mascareignes irradie tant par sa beauté que par la gentillesse de ses habitants. Authentique et hors du temps avec des paysages parfois époustouflants, elle nous a profondément touchés.
Petit coin de terre surgit de l'Océan Indien, au cœur d'un lagon protégé par un récif corallien de 200 km2, Rodrigues est une île de 18 kms de long sur 8 de large, située à environ 600 kms de l'île Maurice dont elle dépend. C'est, selon certains, l'île Maurice d'il y a 50 ans.
Samedi 6 mai : ce matin, quand nous quittons La Réunion, les nuages ont déjà colonisé les hauteurs.
Notre arrivée à Rodrigues n'est pas inondée de soleil, dommage pour le survol du lagon, la lumière doit en sublimer la couleur ... mais nous échappons à la pluie !
Nous renouons avec les couleurs à l'intérieur de l'aéroport, grâce à 2 œuvres réalisées par des artistes locaux : vous avez découvert la première tout en haut de cette page (j'adore !) et la seconde, en gros plan ci-dessous, représente différents points de vue de Rodrigues.
Ensuite, nous traversons l'île pour rejoindre notre pension pour les 7 premiers jours, de l'aéroport à Plaine Corail jusqu'à l'auberge du Lagon Bleu à la Caverne Provert. Il y a très peu de routes et également peu de voitures, comparé à La Réunion.
Le point culminant étant à 398 mètres, nous ne nous attendions pas à un relief aussi vallonnée et nous sommes très surpris et déjà impressionnés par les paysages que nous découvrons.
Nous sommes accueillis par la discrète Lise, propriétaire de l'Auberge, et après avoir savouré le jus de limon (variété locale de petit citron vert), nous décidons de découvrir les alentours à pied.
Le temps reste menaçant mais pas de pluie pour ce premier aperçu.
Le lendemain et les jours suivants, nous apprécions la vue sur le lagon depuis notre pension.
A quelques pas, une petite plage bien agréable s'offre à nous.
Nous avons pu y voir un "grimpé" de cocotier à pieds nus ... pour y couper les palmes !
A la pension, en fin de journée, les repas se prennent en commun sous la varangue. Christophe et Estelle (le fils de la propriétaire et son épouse) se joignent à nous tous les soirs pour savourer les délicieux plats préparés par Lise. Grâce à eux, nous avons beaucoup appris sur la vie à Rodrigues.
à droite ... l'incontournable ti-punch avec les limons maison |
A pied, il nous faut environ 20 minutes pour arriver à LA grande ville de l'île : Port Mathurin, complètement désertée le dimanche..
En semaine, la ville retrouve sa population et les rues leur animation, même les saucisses changent de mode de séchage !
Un point de vue au-dessus de la ville nous permet de la découvrir sous une autre facette :
à gauche, le marché couvert et sur la droite, la gare routière |
Pour nous déplacer, nous avons souvent opté pour les cars et la marche, comme de nombreux Rodriguais ... pour les horaires, ils sont à l'image de la vie sur ce petit bout de terre dont la devise semble être "il faut laisser le temps au temps" ... point d'agitation ni de stress !
Les cars bariolés, méritent à eux seuls quelques photos pour leurs couleurs et les messages qui y sont inscrits, à vous de les chercher ;-) !
Les tickets achetés au contrôleur reprennent le nom du car et du chauffeur (?) :
Pour ne pas encombrer l'unique station service de la ville avec les nombreux cars, ils ont leur propre camion citerne pour faire le plein, juste à côté de la gare routière. Il est également haut en couleurs, grâce à sa citerne sur laquelle on retrouve les célèbres ourites (poulpes) de Rodrigues, la case typique, la pirogue, le limonier, les incontournables poules, ...
Les cars nous permettent également d'apprécier la diversité des paysages lors de nos déplacements. Ici, les chauffeurs roulent le plus souvent porte ouverte et aux arrêts, des marchands ambulants montent parfois pour proposer à manger (samoussas, bonbons piment, ...).
Une de nos randos nous mène de Pointe Coton à notre pension (entre les 2 points rouges) : 14 kilomètres sans croiser quasiment personne sur le sentier ! A mi-parcours, nous avons testé la pluie locale ... on en ressort, comme ailleurs : trempés !
Avant la rando, nous apprécions la baignade sur la plage de Pointe Coton et nous prenons des forces en déjeunant local ... un carri d'ourites :-( ... pas convaincus !
en bas à gauche, les ourites sèchent sur le fil à droite, notre "resto gastro-nomique " du jour |
Pour découvrir les coins les plus éloignées, nous avons opté pour le scooter. Son principal atout : il nous permet de nous arrêter n'importe où sur le bord des routes quand nous voulons profiter d'un point de vue ou échanger avec les rodriguais ... et nous n'avons pas regretté notre choix : nous avons découvert des paysages absolument grandioses, d'une beauté à couper le souffle.
En route !
A la pension, Estelle a eu la gentillesse de nous concocter un circuit pour profiter des plus beaux points de vue de l'île :
Dans les champs, les travaux se font presque exclusivement à la force des bras. Nous observons beaucoup de cultures en terrasse.
les kites-surfeurs sont nombreux sur le spot de l'anse Mourouk |
Sur le bord de la route, nous nous arrêtons en voyant ces personnes nettoyer les ourites dans l'eau de mer : ils leur enlèvent leur poche d'encre.
Ensuite, elles sont mises à sécher (sur les 2 photos à suivre) avant d'être mangées.
Une petite case sous tôle pour vendre des sacs en vacoa ; ce sont les plantes devant la vache |
certains paysages nous font penser à la Bretagne |
probablement un poisson perroquet |
La réserve François Leguat
"À l’origine, Rodrigues n’était peuplée que de tortues… Pas plus chanceuse que le fameux dodo de l’île Maurice et son alter ego le Solitaire de Rodrigues, la tortue endémique de Rodrigues connut une fin tragique, pourchassée, jusqu’à extinction, par les colons qui en remplissaient leurs cales, pour sa viande fraîche. Il aura fallu attendre 2006 pour que soient réintroduites deux espèces endémiques similaires.
Gros succès de l’entreprise soutenue par la WWF, avec des résultats déjà prometteurs : on en compte aujourd’hui près d’un millier.
À l’extrême sud-ouest de l’île, dans la zone désertique de Plaine Corail (où se trouve l’aéroport), le site de la réserve François Leguat est absolument remarquable : au fond de gorges où l’on compte pas moins de 11 grottes calcaires, au creux d’un vallon encaissé, on trouve des espèces indigènes, faisant elles-mêmes l’objet de soins très particuliers, et dont se nourrissent les tortues."
limons et zat (délicieux fruit sucré de droite) également appréciés par les tortues |
Sur la route du retour, une averse nous permet d'immortaliser un superbe arc en ciel.
la mangrove dans la lumière de fin de journée, à Baie Malgache |
Le lendemain, nous repartons pour un 2ème circuit en scoot :
Baie aux Huîtres |
Les pêcheurs d'ourites les font peser pour les vendre.
Cascade Pistache
le pont suspendu |
Le village de Camp Pintade
La vue y est super dégagée, magnifique : l'aéroport à gauche et l'île aux frégates à droite.
Une cinquantaine de familles habite ce village. Ce qui en fait la particularité, c'est avant tout son église, impossible de passer sans la voir !
Le clocher n'est pas sur le toit mais à côté de l'église : moins exposé en cas de cyclone !
Pointe Palmiste
A part quelques ouvriers sur le chantier d'une route en construction, il n'y a personne sur ce site. C'est aussi ce qui fait le charme de cette île : sa nature préservée et les touristes en nombre réduit !
Aujourd'hui encore, nous n'en finissons pas d'écarquiller les yeux devant les paysages grandioses qui s'offrent à nous, agrémentés par le lagon et son camaïeu de couleurs. La verdure apporte sa note de contraste et ce n'est pas si courant : l'île souffre énormément de la sécheresse et la plupart du temps, l'herbe y est rousse mais quelques pluies ces dernières semaines changent la donne. Nous prenons conscience de ne pas toujours mesurer notre chance quand nous tournons un robinet pour obtenir de l'eau !
véritablement scotchés devant ce paysage, pas envie de repartir : sérénité, quiétude, incroyable beauté |
...et ça continue, chaque endroit n'a rien à envier au précédent ... |
Port Sud Est - Anse Mourouk
Pause déjeuner et ballade au paradis des kites surfeurs ...
Sur la plage suivante, nous sommes témoins d'une pêche ... "à la sauvette" dans le lagon, en guise de filets : des lianes arrachées sur le haut de la plage et rapidement mêlées les unes aux autres, avant d'être mise à l'eau et ... la suite en images :
une moule locale ? |
Encore une journée qui s'achève mais nous ne sommes pas au bout de nos découvertes !
A SUIVRE ...
prochain article : le marché de Port Mathurin, les toiles de Christophe, la pêche à la senne, les criques désertes et paradisiaques, ...
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