Madagascar, dernier épisode : Belo/Mer - Miandrivazo - Tananarive

Octobre 2018

Dernière étape : Belo/Mer - Miandrivazo - Antsirabe - Tananarive

Notre séjour touche à sa fin, nous reprenons la route vers Tananarive ce qui représente environ 730 kilomètres de pistes et de routes que nous allons faire en 2 jours, avec une étape à Miandrivazo.



Nous reprenons la même piste qu'à l'aller jusqu'à Morondava.


          EM-BOUR-BÉça c'est fait  ; il est vrai que ça manquait à notre panel !

Michel ne le sentait pas ce passage (il est même descendu de voiture pour le sonder) mais aujourd'hui, il n'a trouvé personne pour faire route avec nous, il doit donc se fier aux empreintes de pneus pour trouver sa route. Cette technique s'avère, de toute évidence, beaucoup moins fiable 😉 !

Heureusement, sur cette piste peu fréquentée, nous entendons un bruit de moteur et voyons un taxi-brousse passer un peu plus loin ...

Nos voix ont suffisamment porté pour qu'il s'arrête ; ensuite, l'union fait la force et  la boue fait devenir savates et pieds argileux ! 

Un grand MERCI à tous ces inconnus sans qui nous aurions bien galéré ! 👍


Au passage suivant "roues dans l'eau", Michel laisse prudemment passer un convoi en sens inverse et observe bien leur trajectoire pour ne pas renouveler la précédente expérience et ... nickel, nous traversons ... nous prenons ensuite le temps de nous arrêter pour profiter du paysage  et pour certains, rincer savates + pieds restés bien boueux depuis l'exercice précédent !



C'est plus simple et moins aléatoire quand des piquets indiquent le passage  !


Délicate attention de Michel, il a une cassette de chansons françaises qu'il apprécie et qu'il nous passe en boucle (depuis le début du séjour) pendant nos longs trajets en voiture.
Alors forcément, nous finissons par nous lâcher car nous sommes devenues incollables sur les paroles de Mireille Mathieu et Frédéric François ... 
Nous épargnerons vos oreilles sur cette mémorable prestation 😂 qui reste pour nous, un temps fort associé aux pistes malgaches ! 



Après 4 heures de pistes, nous retrouvons les routes bitumées, la civilisation, les traversées de villages et de villes qui grouillent de vie ... et aussi les coups de klaxon ! 


Nous attendons patiemment que les zébus veuillent bien nous laisser un petit passage.

Les moments passés en voiture ne sont jamais monotones entre échanges sur le pays, blagues, énigmes, chants ... Michel joue le jeu quand la route ne lui demande pas trop de concentration, il est vraiment bon public.


Parfois, quelques minutes de répit quand le sommeil nous gagne 😉!




Nous passons la nuit à Miandrivazo.



Le matin, un attroupement de personnes qui se déplacent en chantant, sur la route, attire notre attention. Ils portent un cercueil, il s'agit d'un rituel funéraire.



Nous entamons notre dernier trajet vers Tana et savourons autant qu'à l'aller 
les extraordinaires paysages qui s'offrent à nous, nous ne les reverrons pas de sitôt !




Impressionnants ces étals de légumes très appétissants sur le bord de la route, 
présentés avec beaucoup de goût. Ils sont très vendeurs ! 




                        échoppes au bord de la route : artisanat, denrées diverses, lapins, ...



Tananarive


Vue de notre chambre d'hôtel

La gare de Soarano : elle a été dessinée par un architecte français qui s'est inspiré de l'architecture des gares de France du 19ème siècle, sa construction s'est achevée en 1910. 

"Situé au cœur de la capitale tananarivienne, en centre ville, Analakely ou « petite forêt» regroupe la majorité des commerces de la capitale.
Un marché traditionnel, autrefois considéré comme le plus grand marché à ciel ouvert du monde, continue d'attirer les marchands venus des provinces y faire leurs achats".


le lac Anosy entouré de jacarandas en fleurs, en plein centre ville 


C'est autour d'une bonne table que notre périple s'achève. Il y a même du zébu au menu.
L'enseigne est suffisamment explicite, inutile de traduire le nom de ce restaurant !


En fin d'après-midi, nous reprenons l'avion vers un autre monde.




Madagascar :

Ta population accueillante, tes langues (le malgache, d'origine indonésienne, et le français), tes paysages fabuleux, t
es pistes défoncées, tes innombrables richesses naturelles mais également l'extrême pauvreté d'une très grande partie de ta population ainsi que tes échelles de valeur à des années lumière de nos repères nous ont beaucoup touchés et interrogés.
Les visages de tes enfants sont gravés dans nos cœurs. 
La volonté d'en découvrir davantage et de partager à nouveau nous donne déjà l'envie de revenir !


"La Banque mondiale estime qu’en 2017 près de 80 % de la population malgache vit sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1,70 €  par jour et par personne."

Quelques explications ici : Comprendre la pauvreté à Mada




VELOMA
(AU REVOIR)



Madagascar, épisode 5 : Morondava - Belo sur Mer

Octobre 2018

4ème étape : Morondava - Belo/Mer


Avant de prendre la route, nous apprécions le petit déjeuner à l'hôtel pendant que la vie locale a déjà repris son cours ...



Ce matin, nous rejoignons 2 autres 4x4, dans le centre de Morondava, pour faire route ensemble jusqu'à Belo
Nous en profitons pour retirer de l'argent car ensuite, nous ne trouverons plus de banque sur notre route. nous quittons une ville en pleine effervescence.

Anecdote 
Le jeu favori d'un (ou une, l'anonymat sera préservé 😄 !) membre de notre quatuor : quand nous retirons de l'argent, le répartir dans différentes cachettes pour plus de sécurité ... le hic ... parce qu'il y a un hic 😂... se souvenir de toutes ses cachettes ... impossible ... ce qui donne lieu à quelques grands moments de solitude 😳 ou quelques heureuses surprises en dépliant une paire de chaussettes 😅  !!! 



Nous passons les points de contrôle de Morondava et c'est parti !



En route pour environ 80 kilomètres de pistes de sable, ils vont se traduire approximativement par 4 heures de trajet !
Après cet enchaînement de 2 jours de pistes, nous allons apprécier de nous poser un peu au village de pêcheurs de Belo sur Mer ; mais en attendant, nous avançons en mode bringuebalé et dérapages (le sable sur la piste, c'est un peu comme du savon) :





Cette piste comporte quelques passages "roues dans l'eau" qui ne s'improvisent pas, il est nécessaire de s'informer de l'heure des marées avant de l'emprunter. Dans la voiture qui nous précède, le chauffeur est un habitué et ça facilite beaucoup notre trajet !
D'ailleurs, cette piste n'est pas ouverte toute l'année, elle est impraticable à la saison des pluies.


Nous sommes régulièrement arrêtés par des barrières : ce sont les "péages" locaux.
Les tribus qui bordent la piste réclament un droit de passage sur leurs terres, en échange de l'entretien du chemin. Cet argent contribue à les faire vivre. Le montant est à chaque fois source de négociations avec les chauffeurs.



Un peu avant Belo, la piste traverse la lagune, au milieu des marais salants que nous viendrons découvrir plus tard.

Belo sur Mer



Nous voici arrivés à destination, après en avoir pris plein la vue sur la piste empruntée (paysages splendides). 
Les premières images de notre hôtel, pour 3 jours, nous comblent ...


Selon vous, à quoi servent ces marmites juste devant notre logement ?
Elles sont en fait remplies d'eau qui chauffe au soleil ... c'est l'eau chaude pour la douche ... hé oui, ici, le robinet donne uniquement de l'eau froide mais cet ingénieux système de four solaire permet d'y pallier pour les plus frileux !


Beaucoup de vent à notre arrivée, dû à une dépression, les lieux prennent un aspect plus tourmenté qu'à l'ordinaire mais n'en restent pas moins de toute beauté. 


             Pause rafraîchissements et ... cacahuètes grillées 😋 😉 !



Le lendemain matin, à l'heure du petit déjeuner, le vent s'est calmé et le paysage est très différent. Tant mieux car nous avons prévu d'aller jusqu'à la mangrove en pirogue traditionnelle.




Ce paysage est recouvert à marée haute, ce qui explique pourquoi les troncs des arbres sont envahis de coquillages ... ne surtout pas s'y accrocher en cas de glissade sur la vase, ils sont extrêmement coupants !



La marée basse nous permet de déambuler à l'intérieur de la mangrove.
Notre guide ne parle que le malagassy, pas facile de communiquer, mais nous comprenons cependant qu'il y a 3 espèces de palétuviers dans cette mangrove : tanga, afiafi et ???  pas bien compris le troisième nom 😏 ! 



Notre pirogue est désormais équipée d'un mât et d'une voile : 
totale maîtrise pour la transformation et efficacité vérifiée sur l'eau !

Tout un message sur l'écope de la pirogue 😉 (photo en bas, à droite) !

Arrêt baignade (pour les plus courageux) sur un îlot désert




 petite pause à l'hôtel


             entretien et remise en état des bungalows de l'hôtel, tout un savoir-faire

corvée de bois en pirogue

déjeuner "Chez mon ami" au village

la grande place du village



boutique Orange ???

Le chantier naval



"Belo est surtout réputé pour la construction de boutres gréés en goélette. 

Le roi Ramdam II au début du XIXe siècle, pour contrer les arabes qui monopolisaient le commerce avec leurs boutres (caractérisés par un mât et pas de pont), fit appel aux Français pour lui envoyer des charpentiers de marine. 

Ce sont notamment des Bretons résidant à La Réunion, la famille Joaquim, qui ont créé le premier atelier de charpenterie. 
Installés à Morondave, les Bretons sont descendus à Tuléar après l'assassinat de Radam II en 1863, à la recherche d'un endroit pour construire un chantier naval.

Tuléar n'étant pas assez abritée, ils sont remonté a Belo, la lagune formant un endroit idéal et le bois présent partout. 

Le père et les deux fils sont désormais enterrés à Belo tandis que leur savoir faire et les gabarits ont été gardés."





Made in Madagascar avec presque rien ...

"Ady Gasy (se prononce Ad Gass) : ce terme est difficile à traduire ; il faut bien comprendre que le Malgache est ingénieux, débrouillard et persévérant ; rien ne se perd pour celui qui est habile de ses mains et tout se récupère. Le terme "Ady Gassy" peut se comprendre : "à la façon des Malgaches" ou "à la malgache".

Les enfants l'illustrent très bien au travers de leurs "jouets".


En observant les enfants bricoler sur la plage, Pat ne résiste pas au plaisir de les imiter ... un jeune garçon ne le quitte pas des yeux et n'en revient pas de voir l'hélice tourner aussi vite quand Pat lui en fait cadeau ... il saute de joie quand l'hélice accélère (beaucoup de vent à ce moment-là) et son sourire nous touche profondément.

Quand il se met dos au vent, l'hélice arrête de tourner et il revient à chaque fois en courant vers le grand Vazaha pour qu'il la "remette en route" ... jusqu'à ce que Pat réussisse à lui faire comprendre en le mettant face au vent puis dos au vent comment il peut la relancer tout seul ... il se met alors mis à courir partout sur la plage avec son merveilleux sourire tranche papaye !
Bien sûr, la fabrication d'une deuxième hélice pour le copain s'impose 😉 !


Un des incontournables à voir à 10 kilomètres de Belo/Mer :



Ha mais non, c'est le deuxième plan qui était visé, nouvel essai :



C'est bien plus parlant pour une mise en lumière du plus petit des baobabs de Mada, avec ses 4 à 5 mètres de hauteur. La forme particulière de son tronc explique son nom : baobab bouteille, il se resserre au-dessous des branches.




Les salines d'Antsira



Nous avons à peine garé la voiture que les enfants accourent. Michel vérifie le 4X4 qui fait un drôle de bruit (comme bien souvent !), il faut avouer que les véhicules souffrent quand même pas mal sur les pistes.



Les lumières sont éclatantes sur les salines.


"Les Salines d'Antsira, les plus grandes de Madagascar, constituent la deuxième source de revenus des habitants du village de Belo sur Mer. Ici, le traitement du sel est une véritable histoire de famille. Sous un soleil écrasant, les gens lavent et débarrassent l'argile du sel pour le rendre propre à la consommation."


Tout le travail est effectué à la main sous un soleil de plomb !

                 Pause déjeuner au village



La veille de notre départ, en fin d'après-midi, la mer prend une curieuse couleur dorée ... du jamais vu pour nous. L'explication vient des fumées qui sont dispersées dans le ciel, provenant probablement de feux allumés volontairement. 
Chaque année, 200.000 hectares de forêts sont réduits en cendre par la culture sur brûlis et les feux de brousse.


Le lendemain, nous prenons la route pour la dernière étape de notre périple malgache.




  
                                            ... A SUIVRE ...